* Autant j'aimais le Shigeru adulte du premier tome officiel, autant celui-ci ne m'a convaincu en rien. Il est vraiment "too much" : il est beau, grand, fort, intelligent, bon, doué en tout, il devient un champion au sabre en deux mois, est chef de guerre et d'état à 15 ans, et il n'échoue que parce qu'on le trahit de la plus scandaleuse des manières, bref ce genre de héros ultime, très peu pour moi. J'aime les personnages plus nuancés. Il devient plus intéressant en vieillissant, mais c'est trop tard.
* J'ai trouvé la manière dont les relations se lient parfois beaucoup trop rapides. Pour la relation entre Shigeru et Naomi, le coup du "on s'est connus dans une autre vie"... Hum, facile. Je reconnais qu'ensuite, cela dit, la relation est traitée avec beaucoup de finesse et d'émotion. De la même manière, l'amitié qui se tisse entre Shigeru et Kenji m'a paru fabriquée et peu crédible. Ce gars (et ne parlons même pas de Shizuka) est responsable de la mort de 5000 guerriers, dont les meilleurs amis de Shigeru et son père, de la perte de nombreux territoires, de la ruine de la famille Otori et de la disgrâce du héros, mais il suffit d'une balade dans les bois pour qu'ils deviennent potes ?

Hein ? Enfin, je suis biaisée, je n'ai jamais eu grande sympathie pour la clique de la Tribu

. Reste que...
* Ça ne m'avait pas frappé dans les tomes précédents, mais le fait que les héros sont beaux, surtout les femmes, et les méchants moches... C'est un peu moyen.
* Comme pour le Vol du Héron, j'ai trouvé le roman curieusement construit : très détaillé au départ, puis s'accélérant brusquement dans les cent dernières pages. Par exemple : la mort de Takeshi, qui me semblait un élément définitoire pour Shigeru, survient vraiment tout à la fin, et son impact semble du coup assez trivial. Idem pour les derniers événements qui frappent Naomi. Tu me diras : la suite dans le prochain tome... Sauf que Shigeru passe au second plan. Dommage.
* Enfin, au final, j'ai eu le sentiment d'avoir déjà lu ce roman. Les dynamiques me sont apparues très similaires à ce qu'il y a dans les autres tomes. C'est un peu fatal, sans doute, mais j'ai eu l'impression d'avoir fait le tour des thèmes, des tragédies obligatoires (un poil lassant, tout qui finit toujours mal), des harakiris et des petites cascades qui font "ting".