Dorrandin, vaste continent, est une terre de contrastes. Abritant les cités de Manost et de Melandis, elle regorge d'étendues sauvages et pour la plupart inexplorées - du moins par quelqu'un qui ait pu survivre pour raconter ce qu'il a pu y découvrir. Au nord, d'immenses chaînes de montagnes gelées signent les frontières du continent avec l'océan. Au centre, un désert immense n'est troublé que par la présence de la Cité du Chaos. Au sud, des côtes verdoyantes et des forêts impénétrables, et à son extrémité la plus méridionale, Manost, Cité Bénie, veillant sur le Golfe de l'Oubli.
Au nord de la capitale mélandienne s'étend une chaîne de montagnes aux sommets enneigés où de nombreux périls attendent le voyageur imprudent. Les paysages sont austères, et le climat si extrême que des géants de glace en arpenteraient les étendues rocailleuses et gelées. Mais il faut compter aussi sur une multitude de ravins qu'une chaleur de plomb rend terriblement arides et une zone végétale tout aussi ingrate. Irez-vous jusqu'aux sanctuaires les plus septentrionaux et les plus cachés du continent, là où des ruines d'anciennes civilisations demeurent inconnues ?
En leur sein trône la cité du Chaos, Melandis la maléfique. Ici dominent, à perte de vue, des étendues dénuées de toute zone abrupte. Mais les steppes du centre sont aussi fourbes qu'elles se montrent stériles. Pays des bandits, des nomades et des villes placées sous la tutelle mélandienne ; terre des salamandres et des basilics, ces plaines sont parcourues par de puissants courants magiques. Dans l'horizon où la ciel et la terre ne font qu'un, des silhouettes de dragons semblent arpenter les airs...
Ce pays désertique et infertile, rendant toute culture vaine, porte ce nom en raison de la présence impressionnante de cet animal capable de transformer en pierre toute créature ayant le malheur de croiser sa route. À en croire les rumeurs inquiètes faisant état de statues grimaçantes, nombreux furent ceux dont la vie s'est arrêtée au détour d'une dune ou d'une tempête de sable les ayant entraîné plus avant. Quant à la présence d'oasis réconfortantes, nul n'en fait état, rendant encore plus pénible le franchissement de cette barrière de sable.
Les régions méridionales de Dorrandin présentent d'immenses plaines fertiles mais peu peuplées, jalonnées de villages et de quelques unes des plus importantes cités d'obédience manostienne, telles Cojum, Graëlon ou Aghoralis. Non loin de la mystérieuse forêt du Bosquet, le voyageur croisera ruines, ermitages, devins tortueux et peuplades oubliées ; alors que plane, sur la côte sud, le souvenir des anciennes tempêtes, des naufrageurs et des vaisseaux fantômes...
À quelques dizaines de lieues au Nord de la Cordillère du Faucon s'étend une immense forêt luxuriante surnommée le Bosquet des Pierres, à cause du vieux bosquet druidique situé sur sa lisière méridionale. Les communautés les plus importantes de la région sont les druides noirs, au sud, et les elfes de cuivre, à l'ouest. La forêt primitive en elle-même est mal connue, car une puissante magie semble l'habiter et la défendre, de sorte que rares sont ceux qui osent s'aventurer profondément dans ces bois, de crainte d'éveiller leurs gardiens. La légende prétend qu'une sorcière appelée l'Oracle demeurerait depuis des siècles au cœur du Bosquet, dans un vallon verdoyant aux cascades d'un bleu profond. Mais des âmes torturées errent elles aussi dans les recoins les plus obscurs de la forêt, avides de vengeance...